Domestication et amélioration du bananier.
La régionale de Montpellier a organisé :
Une journée sur le thème de la plante domestiquée, avec comme sujet : La domestication de la banane, en compagnie de Frédéric Bakri.
Samedi 19 novembre 2022, à Mauguio.
Exploitation agricole du Cannedeth, où M. Bakri a planté quelques bananiers issus de sa sélection.
Lien vers lieu du rendez-vous : chemin de canabech à Mauguio
Très intéressante dans le cadre du programme de spécialité de terminale sur la domestication et dans ceux de génétique de première et terminale, cette sortie comprend la visite des serres ainsi qu’une conférence et un moment convivial autour d’un repas tiré du sac.
Fin de la sortie vers 15h30-16 heures.
Fréderic Bakry a été cadre de recherche au CIRAD de 1985 à 2022. Suite à sa thèse sur le développement et l’amélioration des végétaux de l’Université Paris XI d’Orsay, il part au Brésil pendant 2 ans et demi pour intégrer le programme d’amélioration génétique des bananiers conduit par l’EMBRAPA. A l’issue de ce séjour, il rejoint la station CIRAD de Neufchâteau à la Guadeloupe où il met en place et développe le programme français d’amélioration génétique des bananiers. En 1996, il rejoint le CIRAD de Montpellier pour prendre des fonctions de coordination des activités d’amélioration des bananiers. Depuis, il s’est investi dans différents projets à caractères fondamentaux et appliqués sur l’amélioration génétique des bananiers, en appui aux dispositifs antillais et africains et a développé des compétences en cytogénétique, en gestion de la polyploïdisation dans les complexes d’espèces et dans la culture in vitro des espèces à multiplication végétative (protoplastes, vitroplants, androgénèse…). Il s’occupe actuellement de bananiers qu’il a planté dans l’exploitation agricole du Cannedeth à Mauguio.
Comme de nombreuses cultures à multiplication végétative, la plupart des bananes cultivées sont des polyploïdes de constitution mono ou interspécifique.
Au cours de la sélection humaine pour la comestibilité pendant des milliers d’années, les cultivars de Musa ont développé un niveau particulièrement élevé de stérilité des gamètes mâles et femelles associé à un faible potentiel de fécondation,
Des études récentes sur l’évolution de Musa suggèrent que seuls quelques événements d’hybridation se sont produits depuis les ancêtres primitifs à graines sauvages jusqu’aux cultivars actuels les plus évolués.
Contrairement à d’autres cultures, dans un tel contexte où l’espèce est presque fixe, la sélection des bananiers repose sur des stratégies où un nombre extrêmement limité de croisements est possible.
Plusieurs outils génomiques sont maintenant utilisés pour déchiffrer la complexité du patrimoine génétique de Musa. Les marqueurs moléculaires peuvent distinguer les génotypes et ont permis de mieux comprendre la domestication des bananes, suggérant seulement quelques événements d’hybridation depuis la graine sauvage primitive jusqu’aux cultivars actuels.
Cela permet de construire des schémas d’élevage imitant la séquence de croisements et de sélections qui s’est produite au cours de plusieurs millénaires.
Le génome de Musa peut maintenant être exploré à la recherche de gènes désirables, puis faire l’objet d’une sélection assistée par marqueurs.